PARTIE 2 - L'EUROPE ET LE MONDE AU XIXe SIECLE
Révolution industrielle : augmentation brutale et rapide de la production industrielle liée à des innovations technologiques.
Innovation : diffusion d’une invention.
I. L’industrialisation de l’Europe au XIXe siècle.
B. Les conséquences du progrès technique.
La « Révolution industrielle » naît en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle avec la diffusion de la machine à vapeur mise au point par James Watt en 1769 : c’est le début de l’industrialisation. Elle se traduit par :
- le passage du travail artisanal à la mécanisation qui nécessite la concentration des hommes dans un même lieu de production : c’est le développement des usines puis l’émergence de grandes régions minières et industrielles (textiles et métallurgies) appelées les « pays noirs ».
- Une augmentation des échanges provenant de l’amélioration des transports (développement du chemin de fer, navires à vapeur) qui permet une diminution des coûts par une augmentation de la vitesse de production et des échanges.
A la fin du XIXe siècle, les progrès techniques s’accélèrent grâce à la découverte de nouvelles sources d’énergie (pétrole et électricité) qui font émerger de nouvelles industries comme l’industrie chimique, électrique et automobile : c’est la seconde « révolution industrielle ».
Métallurgie : industrie transformant le métal.
Mécanisation : substitution du travail humain par les machines.
C. L’émergence d’un nouveau système économique.
L’industrialisation se fonde sur le capitalisme et le libéralisme qui permettent à de grands industriels comme les Schneider de se constituer d’immenses fortunes.
Construire une usine ou une voie de chemin de fer, ouvrir une mine, acheter des machines nécessite un capital très important bien supérieur à une fortune personnelle. Les entrepreneurs font alors appel aux banques pour emprunter ou fondent des sociétés par actions.
Capitalisme : organisation de l’économie reposant sur la propriété privée des moyens de production et la recherche du profit.
Libéralisme : idéologie prônant la libre entreprise, la libre concurrence, le libre-échange et qui est opposée à toute intervention de l’Etat dans l’économie.
Capital : argent nécessaire à la création et au fonctionnement d’une entreprise.
Société par action : plusieurs personnes possédant des parts d’une entreprise (actions) et qui se partagent les bénéfices.
II. Les transformations sociales.
A. Les dynamiques de la population.
A l’échelle européenne, l’industrialisation s’accompagne d’un fort accroissement naturel grâce au recul de la mortalité qui provient d’une amélioration des conditions d’hygiène et d’une meilleure alimentation. Cette forte croissance provoque une paupérisation de la population qui a pour conséquence le départ de plus de 60 millions d’Européens entre 1820 et 1920 vers d’autres continents. Plus de la moitié de ces migrants s’installent aux Etats-Unis. Ils y trouvent facilement un emploi, mais ils sont confrontés à des problèmes de xénophobie qui les poussent à se regrouper en quartiers par nationalités.
Aux échelles nationales, les paysans commencent à quitter les campagnes pour les villes où ils trouvent du travail dans l’industrie : c’est l’exode rural. Cette croissance urbaine profite surtout aux capitales, aux villes industrielles, minières et portuaires qui, pour répondre aux besoins de logements, d’hygiène et de transports, s’étendent dans l’espace par la création de faubourgs et de banlieues. Ainsi, 50% de la population européenne est urbaine en 1910.
Paupérisation : appauvrissement de la population.
Exode rural : départ définitif des habitants des campagnes vers les villes.
B. La question ouvrière.
L’industrialisation a profondément transformé le travail ouvrier : hommes, femmes et enfants se relaient dans les usines. Ce sont les prolétaires. Confrontés à des conditions de travail et de vie difficiles, ces prolétaires luttent pour améliorer leur sort. En France, leur situation s’améliore grâce au vote des premières lois sociales : limitation de la durée de travail (1848), droit de grève (1864), loi Waldeck-Rousseau autorisant les syndicats (1884). Toutefois, les inégalités restent très fortes.
Prolétaire : ouvrier ne disposant que de sa force de travail pour vivre.
C. Le triomphe de la bourgeoisie et des classes moyennes.
Enrichis par l’industrialisation, les grands patrons de l’industrie, du commerce et des banques dominent la société : ils forment la grande bourgeoisie. Ils vivent dans de beaux appartements et possèdent de nombreux domestiques. Tout comme Henri Schneider, ils cherchent à défendre leurs intérêts en s’engageant en politique.
Petits patrons, fonctionnaires, commerçants et membres de professions libérales (avocats, médecins, journalistes…) forment les classes moyennes. Elles ne possèdent pas de grandes fortunes mais elle se distingue du monde ouvrier en s’élevant dans la société grâce à l’épargne et à l’instruction.
III. L’émergence de nouvelles idées.
A. Les idéologies politiques.
Le libéralisme est l’idéologie politique qui domine au XIXe siècle. Elle défend l’idée que la liberté d’entreprendre est source de croissance économique. C’est pourquoi les libéraux ne sont pas favorables aux lois sociales qui représentent une entrave à cette liberté.
Mais, les inégalités qui se sont creusées entre les prolétaires et la grande bourgeoisie fait émerger une nouvelle idéologie : le socialisme. Celle-ci est présentée par Karl Marx et Friedrich Engels dans leur Manifeste du Parti Communiste en 1848. Ces deux révolutionnaires considèrent que les prolétaires doivent s’emparer de l’Etat par une révolution et établir l’égalité de tous. Mais, tous les socialistes ne rejoignent pas cette position. Certains sont plutôt favorables à des réformes sociales, comme le Pape Léon XIII, pour réduire au maximum les inégalités.
Socialisme : ensemble d’idées politiques qui condamne les inégalités sociales tout en cherchant les moyens de les réduire ou les supprimer.
B. L'émergence de la nation et de la liberté.
Les nouvelles idées politiques contribuent au soulèvement des peuples européens qui sont profondément divisés depuis le congrès de Vienne (1815). En France, la montée du chômage et la paupérisation conduisent les Parisiens a renversé la monarchie en 1848 et a fondé la IIe République. Les peuples européens prennent alors modèle et se soulèvent contre leur régime politique : c’est le « printemps des peuples » (1848). Ces révolutions rapidement écrasées font toutefois émerger les idées de nation et de liberté, sur lesquels les peuples s’appuient pour construire leur unification : Italie (1870) et Allemagne (1871).
C. Les progrès scientifiques.
Les deux Révolutions industrielles de la fin du XVIIIe siècle et des années 1870 s’accompagnent d’importants progrès scientifiques qui contribuent à, remettre en cause les enseignements de l’Eglise (la théorie de l’évolution de Charles Darwin en 1859), et à améliorer les conditions de vie des hommes (vaccin contre la rage de Pasteur en 1885).
Conclusion