Le 13 mai 1958, en réaction à l’investiture à Paris du nouveau président du Conseil, Pierre Pflimlin, favorable à l’indépendance de l’Algérie, des émeutes éclatent à Alger. Elles aboutissent à la formation d’un Comité de salut public qui réclame le retour au pouvoir du général de Gaulle. Face à la menace d’une guerre civile, le président René Coty désigne de Gaulle président du Conseil. Le 1er juin 1958, il est investi par les députés avec les pleins pouvoirs pour résoudre la crise et rédiger une nouvelle Constitution. Approuvée par référendum, elle donne naissance à la Ve République en septembre 1958.
Constitution : texte fixant l’organisation des pouvoirs d’un Etat.
B. Le renforcement du pouvoir exécutif.
La rédaction de la constitution de la Ve République par de Gaulle lui permet de renforcer le pouvoir du président de la République. Il nomme les membres de son gouvernement, il préside le Conseil des ministres et il peut dissoudre l’Assemblée nationale. Il donne également une légitimité démocratique à cette fonction en faisant adopter, par référendum, son élection au suffrage universel direct en octobre 1962. Il sollicite régulièrement le peuple, par référendum, pour prendre des décisions concernant, les institutions, la politique intérieure et la politique étrangère de la France. Enfin, il utilise les médias, d’une part, pour se rapprocher du peuple, puis d’autre part, pour justifier et faire accepter sa politique auprès de la nation.
De Gaulle réaffirme la puissance française. Tout d’abord, il met fin à la guerre d’Algérie par la signature des accords d’Evian en mars 1962. Il cherche également à se détacher de l’influence américaine. Pour cela, il dote la France de l’arme nucléaire dès 1960 et n’hésite pas à s’opposer à la politique américaine (guerre du Vietnam). Sa politique d’indépendance nationale le conduit également à retirer la France de l’OTAN en 1966.
Dissolution : le Président met fin au mandat de l’Assemblée nationale avant son terme.
Référendum : vote des citoyens qui doivent répondre par oui ou non à une question posée par le Président de la République.
C. La fin de la République gaullienne.
A partir de la fin des années 1960, le pouvoir de de Gaulle s’affaiblit. En mai 1968, il doit faire face à une grave crise étudiante débouchant sur une grève générale à partir du 13 mai 1968. Le pays étant totalement paralysé, le premier ministre, Georges Pompidou, doit négocier avec les syndicats pour résoudre la crise : ce sont les accords de Grenelle des 25 et 26 mai. Cependant, la crise ne prend fin qu’après l’intervention directe du général lors d’un discours le 30 mai 1968. Bien qu’affaibli par cette crise, le parti gaulliste remporte les élections législatives de juin et envisage de nouvelles réformes institutionnelles pour la France. En avril 1969, 53% des Français votent « non » au référendum portant sur la régionalisation et la réforme du Sénat. Ayant annoncé qu’il quitterait le pouvoir si le « non » l’emportait, de Gaulle démissionne le 28 avril 1969.
II. L'alternance et la cohabitation (1969-1988).
A. Les conséquences de mai 1968.
Les successeurs de de Gaulle, Georges Pompidou (1969-1974) et Valéry Giscard d’Estaing (1974-1981), cherchent à moderniser la France suite aux attentes de mai 1968. Ainsi, les femmes obtiennent de plus en plus de droits : autorité parentale en 1970, égalité de salaire et d’emploi en 1972, le droit à l’Interruption Volontaire de Grossesse (loi Veil) en 1975. De même, les jeunes voient se réformer leur éducation avec la mise en place de la mixité et du collège unique (loi Haby) en 1975. A partir de 1974, la majorité civile et le droit de vote passent de 21 à 18 ans.
B. 1981, la première alternance.
En 1981, avec l’élection du socialiste François Mitterrand et la constitution d’une Assemblée nationale majoritairement socialiste, la gauche accède au pouvoir après 23 ans d’exercice du pouvoir par la droite : c’est la première alternance. Le gouvernement, mené par Pierre Mauroy, engage une politique de changement : suppression de la peine de mort, semaine de 39 heures de travail, 5e semaine de congés payés, retraite à 60 ans, nationalisation de grands groupes bancaires et industriels pour permettre une intervention directe de l’Etat dans l’économie. Mais, dès 1982, la France subit une crise. Le chômage et l’inflation obligent le gouvernement à mener une politique de rigueur caractérisée par un blocage des prix et des salaires.
Parti socialiste : parti de gauche qui a succédé à la Section Française de l’Internationale Ouvrière en 1971.
Alternance : accession au pouvoir d’un président de la République ou d’une majorité parlementaire d’une tendance politique opposée à celle qui a précédé.
C. 1986, la première cohabitation.
Durant la première décennie de la Ve République, l’autorité de l’Etat a été stabilisée et le rôle de la France dans le monde restauré. Par l’exercice d’un pouvoir présidentiel fort, le général de Gaulle a marqué durablement le fonctionnement des institutions de la Ve République. Depuis la fin des années 1970, la vie politique est dominée par les difficultés économiques et leurs conséquences sociales. La faible efficacité des politiques anti-crises favorise les alternances et les cohabitations. Néanmoins, cette situation montre la solidité des institutions de la Ve République.