II. Des "trente glorieuses" aux "trente piteuses".
A. La transformation de la population active.
Durant les Trente Glorieuses, la population active française a considérablement augmenté et s’est profondément transformée. Tout d’abord, en 1965 les femmes obtiennent le droit d’exercer une profession sans le consentement de leurs maris. En 1972, la loi intègre le principe du « travail égal, salaire égal ». Bien que la situation des femmes s’améliore progressivement, l’Etat peine encore à faire appliquer strictement l’égalité salariale entre les hommes et les femmes.
Avec la crise économique des années 1970, la France connaît une montée importante de son chômage. Le taux de chômage était de 3,3% en 1975 contre 8,4% en 1988. Aujourd’hui encore, l’Etat peine à mettre en place des mesures efficaces pour enrayer le chômage. Le taux de chômage stagne ainsi entre 9 et 10% de la population active en touchant particulièrement les jeunes et les femmes.
Trente Glorieuse : période s’étendant de 1945 à 1973 et se caractérisant par une importante prospérité économique.
Population active : toute personne possédant ou recherchant activement un emploi.
B. La montée de la pauvreté.
La dépression économique dans laquelle est plongée la France à partir des années 1970 engendre une montée de la précarité et de la pauvreté. Les syndicats multiplient les actions pour résoudre les multiples conflits sociaux qui opposent la population et le monde des entreprises afin d’éviter d’aggraver la montée du chômage. Cependant, la population s’appauvrit progressivement en donnant naissance à des associations d’aides humanitaires comme les « Resto du cœur » en 1985 ou encore la Fondation Abbé Pierre entre 1988 et 1990. L’Etat tente également de lutter contre la précarité et la pauvreté par diverses mesures comme l’instauration du Revenu Minimum d’Insertion en 1988.
Dépression économique : longue période durant laquelle la croissance économique ralentit et reste instable.
RMI : mesure garantissant des ressources minimales aux personnes à faibles revenus.
III. Une société en mutation.
A. La transformation du modèle familial.
Le modèle familial connaît d’importantes transformations depuis le milieu des années 1970 . Parallèlement, le nombre d’enfants illégitimes ne cesse d’augmenter depuis les années 1980.
Cette transformation du modèle familial repose en parti sur des mesures favorisant la condition des femmes dans la famille et la société : partage égalitaire de l’autorité parentale entre père et mère (1970), mise en place du divorce par consentement mutuel (1975), études et vie professionnelle qui repoussent la maternité (24 ans en 1967 contre 28 ans en 2010)…
B. Le féminisme.
C’est au cours des années 1970 que se développent les principaux mouvements féministes qui permettent à la société de repenser le droit des femmes en leur accordant ce qu’elles revendiquent : plus d’autonomie et d’égalité. Ainsi, l’adoption de la loi Veil sur l’Interruption Volontaire de Grossesse en 1975 représente une réelle avancée pour le droit des femmes à la contraception et à l’avortement, qui s’oppose profondément au conservatisme social et religieux présent dans la société française.
Conclusion.
En un peu plus de trente ans, la société française s’est profondément transformée. Si sa population ne cesse d’augmenter et de se diversifier par l’immigration, reste qu’elle connaît d’importantes difficultés économiques et sociales qui ne sont toujours pas résolues. Bien que les femmes aient vu leurs droits se développer, il reste encore de nombreux points à améliorer pour qu’elles atteignent une stricte égalité avec les hommes.