Les pays d’Afrique et d’Asie, qui ont obtenu leur indépendance par la guerre et/ou la négociation, cherchent à unir leur voix sur le plan international pour ne pas retomber sur l’emprise des grandes puissances : on les appelle alors les non-alignés. En 1955, ils condamnent fermement la colonisation lors de la conférence de Bandung. Ils affirment également leur indépendance face aux blocs soviétique et américain lors de la conférence de Belgrade en 1961. Grâce à la création de la CNUCED en 1964, ils s’unissent sur un plan économique pour défendre leurs intérêts. Leur regroupement donne naissance au Tiers-monde.
Non-alignés : pays du Tiers-monde refusant d’être rattaché à un des deux blocs sous la Guerre froide.
CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce Et le Développement chargée d’aider les pays pauvres à se développer par leur économie.
Tiers-monde : expression désignant l’ensemble des pays pauvres issu de la décolonisation.
Conclusion.
Les colonies obtiennent leur indépendance par des soulèvements ou des guerres qui aboutissent à des négociations avec leur métropole. En 1975, la décolonisation en Afrique et en Asie est presque achevée. La naissance de ces nouveaux Etats modifie la géopolitique mondiale. Le sous-développement, la croissance et l’indépendance de leur économie deviennent alors des objectifs prioritaires pour les instances internationales ce qui les amènent à s’unir sur la scène internationale.
II. Naissance et développement de l’Union Européenne depuis 1992.
A. Le traité de Maastricht, un tournant décisif de la construction européenne.
=> Etude du Dossier p. 130-131.
Signé le 7 février 1992 par les douze Etats membres de la CEE, le traité de Maastricht a pour objectif de « renforcer le caractère démocratique et l’efficacité du fonctionnement des institutions ». Il s’agit de donner une dimension plus politique et démocratique à la future Union Européenne en la dotant d’une « politique extérieure et de sécurité commune », en instaurant une citoyenneté européenne et une monnaie unique.
Mise en circulation au 1er janvier 2002, l’Euro est une nouveauté économique car elle remet en cause la souveraineté des Etats en leur imposant une monnaie dont ils ne peuvent plus contrôler les émissions et transforme profondément la vie quotidienne des citoyens européens.
L’Union Européenne n’est pas une simple coopération économique. Elle créé une citoyenneté qui se superpose à la citoyenneté nationale et qui se développe progressivement. Elle renforce également le pouvoir politique du Parlement qui vote les lois et le budget de l’Union. Elle doit également aboutir à la mise en place d’une défense commune pour « promouvoir la paix, la sécurité et le progrès en Europe et dans le monde ».
Ce projet prend forme avec la mise en place d’une coopération policière et judiciaire des Etats membres qui s’inscrit, depuis le traité d’Amsterdam de 1997, dans un « espace de liberté, de sécurité et de justice », puis par l’établissement d’une politique étrangère et de sécurité commune adoptée lors du traité de Nice en 2001.
B. Des défis à relever.
L’Europe affronte actuellement de nombreux problèmes qu’elle tente de résoudre :
- Entre 2004 et 2013, 13 nouveaux Etats de l’Europe de l’Est ont intégré l’Union. Mais ces élargissements successifs posent des difficultés : comment concilier l’agrandissement de l’Union tout en approfondissant son fonctionnement ? Quelles limites physiques apportées à l’UE (candidature de la Turquie) ?
- La mise en place de mesures collectives qui représentent une menace ou un affaiblissement pour la souveraineté des Etats et de leurs économies. (le Royaume-Uni avec l’Euro et la Politique Agricole Commune).
- L’hostilité des populations européennes face à une bureaucratie européenne qui ne tient pas compte du facteur humain. Ainsi, par référendum les Pays-Bas et la France ont refusé le nouveau traité de Rome (Rome II) de 2004 obligeant l’Union à refonder ses institutions par un nouveau traité : le traité de Lisbonne en 2007.
Conclusion.
Construite tout d’abord pour assurer la paix et développer les liens économiques entre les pays du continent européen, l’Union Européenne poursuit aujourd’hui sa construction progressivement dans tous les domaines afin de pouvoir rivaliser avec les autres grandes puissances mondiales.
Monde multipolaire : espace mondial dominé par plusieurs puissances distinctes.
A. Les Etats-Unis, une puissance sans égale.
Les États-Unis réunissent tous les critères de l’hyperpuissance : première économie mondiale, diffusion de leur culture sur toute la planète, première armée du monde et suprématie des hautes technologies. Ils possèdent l’arme nucléaire et sont membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Ils ont aussi des bases militaires dans de nombreux pays et des flottes permanentes dans les océans. Ils ont une armée puissante, qui dispose d’un armement de haute technologie.
B. L’Union Européenne, une construction originale.
Depuis l’effondrement de l’URSS en 1991, l’UE ne cesse de s’élargir en accueillant les démocraties d’Europe centrale. Pour pouvoir adhérer, ces derniers doivent respecter des critères non négociables comme le respect des droits de l’homme, la pluralité démocratique, l’économie de marché, la stabilité monétaire et des capacités financières suffisantes. L’originalité de cette union réside dans le rassemblement de peuples diversifiés autour de valeurs communes qu’incarnent les symboles de l’UE. Malgré ce rapprochement, les pays de l’UE ne parviennent pas à parler d’une seule voix sur la scène internationale.
C. Les BRICS.
Depuis le début des années 2000, des puissances émergent sur la scène internationale : il s’agit des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Leur place dans l’économie mondiale s’est considérablement accrue en passant de 16% du PIB mondial à 27% en 2011. Leur association vient contrebalancer les décisions prises par les grandes puissances telles que les Etats-Unis, l’UE et le Japon. Leur poids dans les décisions et l’économie internationale devient de plus en plus important.
II. La sécurité mondiale menacée.
A. De nouvelles menaces.
=> Etude du Dossier p. 144-145.
Le terrorisme est de plus en plus violent (attentats, prises d’otages, détournements d’avions). Il touche aussi bien les grandes puissances économiques que les pays arabes. Il repose sur le développement de l’islamisme intégriste qui est hostile au capitalisme occidental, et il souhaite instaurer un régime politique dominé par le Coran et les lois de l’islam.
L’arme nucléaire est également une source de conflits entre les pays. Alors que les accords internationaux tentent de limiter sa propagation, certains pays ne les respectent pas. L’Inde, le Pakistan et la Corée du Nord se sont ainsi dotés de l’arme nucléaire. De même, le gouvernement islamiste iranien est soupçonné par les Etats-Unis de mettre au point des armes nucléaires.
Terrorisme : toute forme de lutte contre un pouvoir établi visant à imposer ses volontés.
Islamisme intégriste : mouvement politico-militaire favorisant la mise en place d’un Etat islamique fondé sur le Coran et la Charia (loi islamique inspirée du Coran).
B. Le Moyen-Orient, un espace de conflits aux enjeux mondiaux.
Le Moyen-Orient constitue un foyer de conflits permanents. C’est tout d’abord une zone de conflits religieux opposant les juifs et les musulmans (conflit israélo palestinien né en 1948, suite à la création de l’Etat juif d’Israël, et toujours non résolu). C’est aussi une zone de conflits aux enjeux stratégiques pour le contrôle des voies navigables (canal de Suez, Détroit de Bab-el-Mandeb et Détroit d’Ormuz) et des ressources pétrolières (1ère guerre du Golfe opposant l’Irak et le Koweit en 1990-1991). Enfin, c’est également une zone de tension internationale abritant l’organisation terroriste Al-Qaida.
C. Le « printemps arabe ».
Au cours de l’année 2011, les régimes dictatoriaux d’Afrique du nord sont renversés par leur population. La Tunisie, l’Egypte et la Libye chassent leur dictateur, mais connaissent des guerres civiles opposant les gouvernements provisoires démocratiques aux partis islamistes longtemps ancrés dans ces pays.
Guerre civile : guerre opposant les populations au sein d’un même Etat.
Conclusion.
Entre 1989 et 2001, les Etats-Unis se sont imposés comme l’unique hyperpuissance mondiale. Mais, depuis les attentats de septembre 2001 et la montée du terrorisme mondiale, le pays perd progressivement de sa puissance. Les pays émergents viennent de plus en plus concurrencer les grandes puissances ce qui renforce l’aspect multipolaire du monde actuel. Ce nouvel ordre mondial reste mis à mal par la persistance et la multiplication des conflits qui le fragilise.